mercredi 5 septembre 2012

La sagesse populaire

Depuis bien avant le déclenchement des élections, on sentait un désir de changement chez une majorité de francophones du Québec; ce changement, la population l'a obtenu hier en élisant 54 députés du PQ, 50 du PLQ, 19 de la CAQ et 2 de QS. Ce résultat m'inspire plusieurs réflexions.

Tout d'abord, on doit s'incliner devant la sagesse populaire qui a consisté à élire un gouvernement sans conteste minoritaire afin d'obtenir le changement souhaité tout en se protégeant contre l'éventualité d'un nouveau référendum sur la souveraineté, dont une vaste majorité de Québécois, environ 70 %,  ne veulent même plus entendre parler; je me réjouis du fait que l'appel au vote souverainiste stratégique n'a vraisemblablement pas fonctionné, car c'est une excellente chose pour notre démocratie.

En second lieu, on constate le clivage de plus en plus profond entre les villes et les régions d'une part et les francophones et les anglophones/allophones d'autre part. Plus que jamais, le Québec a besoin d'un leader fort et rassembleur; j'espère que Madame Marois saura être ce chef et que son parti la laissera se consacrer à cette tâche cruciale plutôt qu'à de stériles chicanes avec Ottawa en vue de ranimer la flamme souverainiste mourante. En ce sens, il est souhaitable qu'elle abandonne l'idée de « gouvernance souverainiste », pierre angulaire du programme du Parti Québécois, une idée souvent évoquée pendant la campagne électorale.

Finalement, on constate les limites des sondages, lesquels ont encore cette fois sous-estimé une tendance plutôt lourde et de longue date, la fidélité de la clientèle libérale. Pendant toute la campagne, j'ai maintenu que la répartition des indécis/discrets était erronée, que ce 20 % flottant était en grande partie composé de libéraux qui n'osaient pas afficher publiquement leur choix, tant la rage de certains contre les libéraux était prédominante dans la rue et les médias.