mercredi 12 octobre 2011

Le mouvement « Occupons Wall Street » a raison

Les « indignés » de Wall Street, dont le mouvement s’étend maintenant à d’autres villes et d’autres continents, ont raison sur le fond; depuis plusieurs années, des pratiques irresponsables sont monnaie courante dans le secteur financier. Je pense tout particulièrement à la spéculation éhontée touchant des denrées essentielles, le pétrole, l’immobilier, le secteur des technologies, celui des banques… et j’en passe; ces pratiques spéculatives sont en voie de détruire, et je pèse mes mots, les fondements économiques de nos sociétés, au profit d’une poignée d’individus.

Je vois dans le ras-le-bol populaire que révèle le mouvement « Occupons Wall Street » un catalyseur qui pourrait forcer les gouvernements mondiaux à prendre des mesures concrètes pour ramener à un niveau tolérable les pratiques spéculatives.

Cela dit, je n’ai pas attendu les manifestations contre Wall Street et d’autres places boursières mondiales pour dénoncer les pratiques spéculatives irresponsables; ma position est claire et connue depuis longtemps. Les quelques exemples qui suivent illustrent bien mon opinion sur la question.

« C’est la spéculation qui, directement ou indirectement, est responsable de certaines, je n’ose pas dire toutes, des grandes crises qu’a connues l’humanité et de la mauvaise réputation qu’on a faite au capitalisme » (Consommation et luxe, 2007, p.51).

« La spéculation et la manipulation des marchés, qui ont repris de plus belle après la crise boursière de l’automne 2008, mèneront inévitablement à une autre crise encore plus grave, dont les économies occidentales ne se remettront peut-être pas, si les États n’encadrent pas plus étroitement ces pratiques » (Consommation et nouvelles technologies, 2009, p. 172).

« Ces pratiques ne créent aucune valeur tangible, seulement une valeur hypothétique fondée sur un futur imaginaire, d’où la création de bulles spéculatives, technologiques, immobilières ou autres; celles-ci éclatent inévitablement tôt ou tard, entraînant le cortège habituel de problèmes économiques et sociaux. Elles finiront par détruire nos économies et nos sociétés si on n’y met pas fin » (Les ravages du capitalisme financier, 30 janvier 2010).

« Cette crise est alimentée en tout premier lieu par les spéculateurs qui jouent les marchés à la baisse […] La spéculation est la plaie de notre système économique et je souhaiterais voir les gouvernements mondiaux adopter des mesures fermes concertées pour y mettre un frein » (La panique boursière : une crise fabriquée,9 août 2011).